Depuis la disparition, en 2015 / 2016, des redoublements (sauf pour raison médicale et sous des conditions clairement précisées par la réglementation), l’on passe d’un niveau de classe au suivant automatiquement. En effet, il a été souvent constaté, et par de nombreux professionnels, que sauf rattrapage d’une année manquée par une hospitalisation longue ou un traumatisme personnel profond, l’année de redoublement affiche des résultats bien en-deçà de l’année originelle.
Combien de fois nous a-t-on promis que tel élève "allait avoir le déclic", juré que, privé de console, de téléphone etc... qu’il allait se mettre au travail. On nous explique aussi parfois qu’il faut lui donner une deuxième chance... Or, l’essentiel de notre quotidien est de donner une deuxième, troisième, quantième chance à certains tout au long de l’année (des quatre ans ?). Le redoublement se montre, dans neuf cas sur dix totalement inefficace, et perturbant pour l’enfant. Il ne peut pas non plus intervenir comme punition car un collégien doit être motivé pour progresser.
Dans certains cas, le redoublement peut faire place au maintien au niveau de classe, dans des conditions décrites plus loin dans cet article.
En fin de Quatrième
Il est loisible de demander un parcours personnalisé pour son enfant :
- Le D.I.M.A. : dispositif d’initiation aux métiers en alternance, réservé exclusivement aux élèves ayant 15 ans révolus
- L’élève peut suivre, sous statut scolaire, une formation en alternance destinée à lui faire découvrir un environnement professionnel correspondant à un projet d’entrée en apprentissage, tout en poursuivant l’acquisition des compétences requises du socle commun de connaissances, de compétences et de culture.
- La formation se déroule en centre de formation d’apprentis (C.F.A.) des lycées professionnels avec des stages de 8 à 18 semaines d’initiation ou d’application en milieu professionnel. Elle est d’une durée maximale d’un an.
- L’objectif est d’aboutir à la signature d’un contrat d’apprentissage afin de préparer un C.A.P., un bac professionnel (bac pro) ou un certificat technique des métiers (C.T.M.).
- Troisième Prépa professionnelle : implantée le plus souvent en lycée professionnel, mais aussi dans certains collèges, elle accueille les élèves volontaires de Troisième qu’elle aide à préparer un projet professionnel.
- La candidature se pose sur demande de la famille ou sur proposition du conseil de classe du 2ème trimestre de la classe de Quatrième. Elle est retenue sur décision d’une commission départementale qui siège au début du mois de juin.
- Les élèves y découvrent plusieurs champs professionnels, lors de séquences de découverte des métiers et des formations au lycée professionnel ou en C.F.A.
- Ils participent également à des visites, des séquences d’observation, des stages d’initiation (voire d’application) en entreprise, en administration ou en association.
En fin de Troisième
Hormis l’ordinaire passage, il faut choisir le type de Seconde que l’on veut intégrer.
- Seconde générale et technologique
- Elle mène en trois ans à un bac général ou technologique selon la série intégrée.
- C’est une année de détermination pour le lycéen qui, choisissant en général deux enseignements d’exploration, teste ses capacités et ses appétences. Il est judicieux (mais pas obligatoire) de choisir un enseignement cohérent avec son projet de fin de Troisième.
- La Seconde G.T. mène à des études longues (deux à sept ans après le bac) pour lesquelles le lycéen doit être préparé et motivé.
- Seconde professionnelle
- Un cycle court offre la possibilité d’obtention d’un C.A.P. ou d’un C.A.P.A. (C.A.P. agricole) en deux ans. (+ de 200 C.A.P. proposés).
- Un cycle long permet d’obtenir en trois ans un bac professionnel (+ de 80 bacs pro accessibles).
- En fin de Seconde professionnelle, il n’y a pas de palier d’orientation. Aussi l’adolescent doit-il choisir sa spécialité dès la fin de la Troisième.
- Depuis quelques années, un dispositif d’orientation progressive permet, sur certaines formations et dans certains établissements, de rallier une seconde "tronc commun" à l’issue de laquelle seulement les élèves auront à choisir l’une des formations qui découlent de ce qu’ils sont appris. Cela laisse à ceux qui en ont besoin un ans de plus pour se décider.
La fiche de dialogue
Aussi appelé "fiche navette", ce document est remis aux familles en janvier ; il doit être restitué au collège avant le conseil de classe, puis repart et revient. Il concerne l’orientation, c’est à dire la demande d’accès à la Seconde G.T. ou à la Seconde professionnelle. Nous ne sommes pas encore dans le choix d’un établissement.
- Au 2ème trimestre : la famille émet un vœu provisoire entre les choix exposés plus haut. Le conseil de classe se prononce en accord ou en opposition (justifiée par une explication). Vœu et proposition sont provisoires et ne servent que de bilan d’étape.
- Au 3ème trimestre : le vœu (modifié ou non par la famille) devient définitif et la proposition du Conseil se fait décision. Si les tendances de la famille et du Conseil de classe sont en opposition, un entretien avec le Président du conseil peut permettre une conciliation des points de vue. En cas de désaccord persistant, c’est une commission ad hoc, saisie par la famille qui tranchera. Sa décision s’imposera définitivement à tous sans recours possible.
Le maintien
On parle souvent et abusivement de redoublement mais ce dispositif ne s’entend que dans les conditions ci-après.
C’est, pour les familles, un droit utilisable une seule fois. Autrefois perçu comme la sanction redoutée à une année d’études bâclée, le maintien se doit aujourd’hui de répondre à l’intérêt réel de l’élève. Il ne peut plus être une manœuvre dilatoire pour se donner un an de plus au chaud avant la décision d’orientation. On recule, mais sans mieux sauter pour autant.
Le maintien se demande quand, à l’issue d’un passage en commission d’appel ou d’une orientation en Seconde professionnelle ne répondant plus aux vœux de la famille, la famille souhaite "donner une deuxième chance" à son enfant. Cette demande ne doit pas intervenir comme une décision unilatérale des parents (souvent pour des questions d’entourage social), mais doit être expliquée, comprise, et surtout acceptée volontairement et de façon éclairée par l’élève. Au-delà de sa motivation, rien ni personne ne fera travailler un élève découragé par de successifs échecs.
Le maintien coûte cher ; à l’Etat d’abord, qui prolonge les frais de scolarisation d’un grand nombre de collégiens pour des résultats souvent incertains, voire décevants. Il coûte cher à l’élève aussi, qui prolonge d’une année une scolarité qui ne lui convient pas ou dans laquelle il se sent noyé. Et l’échéance fatidique finit de toute façon par arriver avec, la plupart du temps, la seconde fois, une impression de déception, d’inutilité, et surtout pour un saut obligatoire et maintenant sans filet.
Vous l’aurez compris, nous ne prônons pas le principe du maintien. D’autant qu’une nuance importante ne doit pas être laissée de côté : si le maintien est un droit, l’affectation d’un redoublant dans son collège d’origine n’est pas un acquis. Priorité dans un niveau de classe à la cohorte montante. Nous pouvons très bien demander à un élève d’aller redoubler dans un collège voisin. D’autant que bien souvent, il s’agit plus pour lui ou elle de retrouver des copains de belle vie que de se remettre réellement au travail. Certes quelque peu cynique, cette constatation se base malheureusement sur une expérience, chaque année confirmée, d’insuccès quasi général d’une année de redoublement.
Cette possibilité vise à donner une chance réelle à ceux qui en ont réellement saisi le sens. D’ailleurs, paradoxalement, ceux à qui le redoublement pourrait apporter quelque chose sont ceux qui aimeraient mieux ne pas en bénéficier.
La plupart des éléments d’orientation de cette information sont extraits des pages dédiées du site de l’O.N.I.S.E.P., accessible par la rubrique Liens